Le NaNoWriMo : écrivez un roman en 30 jours !

Le NaNoWriMo : écrivez un roman en 30 jours !

Le mois de novembre, et l’automne en général, est une période cruciale pour le monde du livre. Après la rentrée littéraire, on se bouscule aux dédicaces, aux foires ou aux salons du livre. Pour les auteurs, c’est aussi un temps fort : celui du NaNoWriMo - ou juste “NaNo” pour les intimes.

Il s’agit de l’acronyme de National Novel Writing Month, le mois national de l’écriture de roman. Mais cet événement, qui rassemble des dizaines de milliers de personnes chaque année dans le monde, est très vite devenu international. Le principe ? Tout simplement écrire un roman de 50 000 mots en 30 jours, pendant le mois de novembre. Découvrez les coulisses, l’histoire et le fonctionnement du NaNoWriMo.

Et si on essayait de définir le NaNoWriMo ?

Le NaNoWriMo est un projet d’écriture créative : chaque participant, appelé wrimo en anglais ou NaNoteur en français, s’engage et tente de relever le challenge des « 50k ». Autrement dit, une bonne centaine de pages !

Pourquoi cette longueur en particulier ? Car, pour la plupart des maisons d’édition, elle permet de différencier les romans des nouvelles ou des novellas. 50 000 mots, c’est quoi ? C’est L’Attrape-coeurs de J.D. Salinger ou Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley par exemple !

La naissance du NaNoWriMo

Juillet 1999 - États-Unis
21 participants se réunissent avec un projet fou : écrire un roman chacun en un mois. Parmi eux, le fondateur du NaNoWriMo : Chris Baty. Voici comment ce challenge est né, presque par accident.

Dès l’année 2000, les éléments que l’on connaît aujourd’hui commencent à se mettre en place : le défi a lieu en novembre, un site internet est créé, le NaNo devient une association à but non lucratif. La communauté grandit. 59 000 personnes participent en 2005. Dix ans plus tard, elles sont déjà plus de 450 000.

Le développement du NaNoWriMo

Le NaNoWriMo, c’est aussi un ensemble d’actions et de ressources mises en place tout au long de l’année pour faire perdurer cet événement. Des sponsors comme Evernote, Kindle ou Dropbox soutiennent ce projet annuel. Les wrimos sont aussi invités à faire un don ou un achat sur la boutique en ligne qui propose quelques produits dérivés.

Cet engouement a permis de faire naître le Young Writers Program, qui soutient les enfants, adolescents et enseignants américains dans leurs projets d’écriture fictionnelle, avec des ressources et des challenges adaptés. Le but ? Fournir un espace pour que chaque jeune puisse écrire pour lui (et non pour ses parents et professeurs) et y trouve ainsi un lieu d’expression et de plaisir.

Le NaNoWriMo se décline

Il n’y a pas que novembre qui fait vibrer la communauté des NaNoteurs ! Pour certains, c’est toute l’année :

  • Preptober en octobre pour bien préparer le NaNoWriMo : plan, fiches personnages, etc.

  • NaNoFiMo (National Novel Finishing Month) pour terminer et réécrire son texte en décembre.

  • NaNoEdMo (National Novel Editing Month) en mars pour éditer son roman.

  • Les Camps NaNo, 2 rendez-vous d’un mois au printemps, puis à l’été : le même principe que le NaNoWriMo, mais chaque participant décide alors du nombre de mots qu’il vise.

Les règles du NaNoWriMo : comment fonctionne ce challenge d’écriture ?

Pour devenir NaNoteur, il faut passer par une étape indispensable : votre inscription sur le site officiel. Vous créez ainsi votre profil pour mettre en place un “Project”, c’est-à-dire votre prochain projet d’écriture, votre prochain roman. Votre objectif, à partir du 1er novembre à minuit, sera d’actualiser régulièrement votre nombre de mots pour le faire grimper jusqu’au 50k et visualiser votre progression sur un graphique.

50 000 mots : lesquels comptent vraiment ?

Certains aiment se lancer dans l’aventure du NaNoWriMo sans rien préparer en amont, alors que d’autres auteurs préfèrent anticiper. Les notes, les fiches de personnages, les plans : tout ce matériau de base est admis au NaNoWriMo, mais cela ne peut pas entrer en ligne de compte pour le nombre de mots si ça vient d’une préparation antérieure. Seuls les mots de votre projet d’écriture écrits en novembre sont “légitimes”.

Toutefois, et les NaNoteurs seront les premiers à vous le dire, il n’y a pas de limite en soi : tout ce que vous écrivez dans le cadre du NaNo et pendant le NaNo peut compter.

  • Vous en avez marre et vous finissez par écrire le résumé de votre journée au lieu d’avancer sur votre histoire ? Ça compte !

  • Vous réécrivez deux fois de suite la même scène d’un point de vue différent, histoire de voir laquelle est meilleure ? Ça compte !

Cet événement se veut libre et bienveillant : c’est vous qui décidez où vous mettez le curseur dans votre assiduité.

Que peut-on écrire pendant le NaNoWriMo ?

Vu son nom, vous vous doutez bien que la priorité est donnée au roman. Tous les genres sont autorisés : fantasy, romance, policier par exemple. De manière générale, toute fiction ou récit est permis lors du NaNoWriMo, comme l’autobiographie, le conte, la poésie, la fanfiction, etc.

Les œuvres plus documentaires, comme les essais, ne sont pas vraiment attendues lors de cet événement. Mais, dans les faits, c’est un excellent moyen pour avancer dans un texte. Et nombreux sont les étudiants à en profiter pour terminer leur mémoire ou leur thèse !

Vous pouvez écrire dans la langue de votre choix. Libre à vous de continuer un texte déjà commencé ou d’en initier un nouveau. Il est même possible de travailler sur plusieurs projets à la fois — il suffit alors d’être vigilant.e pour bien compter votre nombre de mots et savoir où vous en êtes.

Des applications d’écriture comme Talers vous seront d’une grande aide pour ce challenge. Elles vous permettent de visualiser votre nombre de mots en un clin d'œil. Vous pouvez ajouter des notes, diviser votre récit en chapitre, ou encore vérifier en direct l’orthographe et la grammaire avec un correcteur intégré.

Le site web du NaNoWriMo

C’est le cœur névralgique du NaNoWriMo : le site internet officiel. Grâce à votre session personnelle, vous retrouvez chaque année vos anciens projets. En renseignant au fur et à mesure de novembre votre avancée, vous gagnez des badges virtuels.

L’interface est en anglais, mais des tutoriels en français sont disponibles auprès de la communauté francophone. Le site web est par ailleurs assez intuitif et facile à prendre en main. À noter : quand vous créez votre profil, vous indiquez également votre pays ou région. Ainsi, vous êtes inscrit avec votre fuseau horaire et cela vous donne accès à votre communauté locale sur les forums — on revient dessus plus bas.

Que gagne-t-on si on réussit le NaNoWriMo ?

Vous n’avez pas de trophées dans votre boîte aux lettres une fois le NaNoWriMo réussi. Dès que votre texte a atteint les 50k, vous recevez un diplôme en PDF et un badge de réussite, que vous pouvez afficher sur vos réseaux sociaux par exemple. La simple participation au NaNo vous permet également de bénéficier de tarifs avantageux chez les partenaires de l’association - mais c’est bien souvent restreint à l’Amérique du Nord.

Hormis la fierté personnelle d’avoir pu avancer sur son projet d’écriture, le NaNoWriMo offre des ressources, un cadre, une communauté et un objectif en tant qu’auteur. C’est d’ailleurs parce qu’il a cette forme que la triche n’a pas vraiment lieu d’être. À quoi bon ?

Ainsi, certaines pratiques sont tout à fait admises, comme écrire sur papier, calculer son nombre moyen de mots par ligne/page et enfin valider son NaNoWriMo avec du “faux texte” généré automatiquement. L’important après tout, c’est d’écrire pour vous, pour votre projet de roman.

« Des centaines de milliers de personnes à travers le monde entament le mois en tant qu’enseignants, mécaniciens ou parents au foyer. À la fin du mois, ce sont des écrivains. »

Citation du site internet officiel du NaNoWriMo

Écrire plus, mais moins bien : les limites du NaNoWriMo ?

Les organisations ne s’en cachent pas du tout : ici, le but, c’est d’écrire beaucoup. Pas question de tergiverser, de supprimer, de corriger, de réécrire. On avance ! Oui, le NaNoWriMo, c’est de l’écriture au kilomètre, idéal pour un premier jet. Mais, à un rythme de 1667 mots par jour, ça reste assez brouillon. Les participants sont simplement invités à s’asseoir et à écrire, qu’importent les mots, et sans faire cas de la qualité littéraire - ou même des fautes de langue.

Le NaNoWriMo permet de donner naissance à une première version, un support pour votre projet livresque. Plus le temps d’hésiter, de procrastiner en changeant 5 fois le prénom des personnages ou en détaillant la future couverture de votre ouvrage. On met de côté ses doutes et ses freins à l’écriture pour se lancer dans cette course contre la montre (et contre la page blanche !)

L’aspect communautaire du NaNoWriMo

Impossible de parler du NaNoWriMo sans aborder le côté collectif de cette aventure. Écrire est souvent un exercice solitaire. Mais, au cœur de cet événement, vous êtes invité à vous lier aux autres, à participer à des événements, à faire connaissance et à vous encourager mutuellement.

Les forums par région

Sur le site web, vous intégrez le forum de votre région. En France métropolitaine, le découpage est réalisé ainsi :

  • Région Auvergne-Rhône-Alpes,

  • Alsace,

  • Nord,

  • Paris,

  • Elsewhere (le reste du pays).

Bien entendu, les NaNoteurs vivant hors de France ou les personnes francophones souhaitant rejoindre ces régions peuvent tout de même le faire. La plupart possèdent aussi un canal Discord ou un groupe Facebook par exemple.

Chaque région est chapeautée par un ou une ML (Municipal Liaison) qui assure le lien entre l’organisme du NaNoWriMo et les participants. Cette organisation permet de créer un vrai esprit de communauté et de faire naître des événements.

Le NaNoWriMo, presque un réseau social

Sur le site web et ses forums, il y a un vrai aspect “réseau social” qui s’en dégage. Vous pouvez parler à des personnes du monde entier, suivre vos sujets préférés et un système de follow est même disponible. En effet, il est possible d’ajouter des « writing buddies » à votre espace — comme des amis sur Facebook ! Ainsi, suivre leurs performances ou échanger des messages privés devient facile.

Comme pour tout autre réseau social, les participants s’échangent des conseils, des impressions, des anecdotes, s’organisent pour passer des moments ensemble. L’endroit idéal pour trouver des bêta-lecteurs ! Les organisateurs font même venir des auteurs connus pour diffuser des ressources et des astuces d’écriture, sous forme de “pep talk” écrit.

Les événements pendant le NaNoWriMo

Que ce soit à distance ou en présentiel, de nombreux événements viennent ponctuer le NaNoWriMo :

  • Le Meet and Greet, traditionnellement fait avant le début du challenge, mais qui peut se passer après si besoin. Il s’agit d’une rencontre entre les participants d’une même région, d’une même communauté, pour faire connaissance et discuter.

  • La Kick-Off (ou Kick-Off Party) : les NaNoteurs se réunissent le 31 octobre au soir pour fêter le début du NaNoWriMo. On commence par des réjouissances (sous le signe d’Halloween ou non) et à minuit : tout le monde écrit !

  • Les write-in : des réunions plutôt informelles pour se retrouver, virtuellement ou dans un café par exemple, afin d’écrire ensemble et passer un moment convivial.

  • Les word wars : pendant un temps donné, les participants se défient pour savoir lequel écrira le plus de mots dans le délai imparti !

  • La TGIO - Thank God It’s Over ! ou “Merci Dieu, c’est enfin terminé !”. Une fois le NaNoWriMo fini, cette fête permet de célébrer les petites et grandes réussites de chacun, tout en se réjouissant de retrouver un rythme de vie plus classique après s'être coupé du monde un mois entier.



Le NaNoWriMo vous invite à passer un mois de novembre productif pour votre écriture, tout en partageant votre passion avec d’autres auteurs. Ce défi doit rester avant tout un plaisir. Les participants, comme les organisateurs, le répètent à chaque édition : si vous vous arrêtez en cours de route ou si vous n’écrivez que 300 mots par jour, vous avez déjà réussi votre NaNoWriMo. Le seul point commun entre tous les NaNoteurs ? La joie d’écrire.

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Elodie Poivert
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